L'église St Martin

  L'église St Martin

L'église de la Trinité, Paris, façade


L'église St Martin.

Le lieu de culte fut achevé en 1884, en remplacement de l'église néogothique qui datait de 1771, devenue trop petite.
Consécration le 15 novembre 1884 par Mgr Fleck, évêque coadjuteur.


L'église d'inspiration "Renaissance" est due à l'architecte de Metz René Jaquemin.
Pour la façade, il s'est inspiré de l'église de la Trinité à Paris, paroisse de résidence de la famille de Wendel dans la capitale.



La Trinité ,Paris, intérieur
La nef:
La nef unique, longue de 23,5 m et large de 16,5m prolonge un nathex. Elle est coiffée par une voute en plein cintre qui culmine à 17,4 m. Ornée de caissons moulurés, elle est éclairée de chaque côté par quatre fenêtres hautes décorés de magnifiques vitraux représentant la Vierge Marie et divers saints.


Le transept:
Partagé par des colonnes, le transept sépare la nef du choeur. Long de 28,10 m et large de 16,50 m, il est éclairé à l'est et à l'ouest par quatre fenêtres ornées de vitraux. Ceux de l'est représentent la vie de la Vierge Marie et de St Joseph. Celles de l'Ouest la vie de Jésus. Deux absidioles abritent à gauche un autel dédié à St Joseph ouvrier et à droite au Sacré Coeur. A noter que la base de ce dernier autel abritant le saint sacrement représente le Christ au tombeau.



Le choeur:
Encadré par deux autels latéraux consacrés à Notre Dame de Hayange et St Martin évêque, le choeur de l'église, avec à l'est la chapelle De Wendel et à l'ouest les sacristies. Une monumentale fresque en cinq tableaux en marque l'entrée. On y reconnait la présentation de Jésus au temple, des scènes célestes, la Trinité et la consécration épiscopale de St Martin. Le choeur lui même est éclairé par trois vitraux représentant St Martin ordonnant un prêtre, St Martin partageant son manteau et St Martin qui guerit un malade. Au bas de la fenêtre centrale dans un médaillon les inventeurs de l'église, le curé Neumann, Théodore de Gargan, Henri et Robert De Wendel.

 La chaire:
La chaire à prêcher de style "Renaissance" richement sculptée. Don de Mme De Curel née De Wendel. On y retrouve des scènes de la vie de St Martin, les quatre évangélistes et cinq statues féminines avec des symboles, comme une ancre (la foi ?) une hostie (l'eucharistie ?), une amphore (le baptême ?)..

















La tribune occupée par l'orgue monumental "Dalstein-Haerpfer" cf. plus loin.




Les Vitraux de l'église St Martin

Des dix-neuf  verrières que comporte l'édifice dix-sept ont été dessinés par le maître-verrier Laurent-Charles Maréchal artiste messin exilé à Bar-le-Duc où il céda son entreprise aux établissements Champigneulle qui exécutèrent les vitraux en 1884 par le procédé de la photographie vitrifiée inventé par les établissements Champigneulle.



Les vitraux du chœur illustrent trois épisodes de la vie de Saint-Martin, patron de la paroisse.

Dans le transept, une série de vitraux raconte la vie de la Vierge et la vie du Christ.





Les verrières de la nef constituent un ensemble de seize saints identifiés par leurs attributs iconographiques.











Donateurs et mécènes, membres de la famille de Wendel sont représentés dans le chœur, l’avant-chœur et le fond de la nef.



"don des ouvriers forgerons"
"don des ouvriers mineurs"





















Dans les chapelles dédiées à saint Joseph et Sainte Thérèse de Lisieux, les vitraux réalisés en 1936 sont de Georges Janin, maître-verrier de Nancy.

   50sept n° 09. Une église wendélienne, Saint-Martin de Hayange




Casimir de Balthasar de Gacheo (1811-1875)

Peintre, membre de la famille De Wendel, né à Hayange.
Portraitiste romantique.















À Hayange, il laisse en l’église Saint-Martin, deux tableaux :

Noli me tangere (ne me touche pas)

et
Le Christ et la Samaritaine.



Datées de 1851, ces toiles ont été accrochées dans l’ancienne église de Hayange,
puis présentées à l’Exposition Universelle de Paris de 1855.
Enfin elles intègrent la nouvelle église de Hayange construite en 1884.
Elles sont accrochées dans les transepts au dessus des portes de sorties.



La chapelle De Wendel.


Peu visible dans l’église, elle se situe du coté droit du chœur. Elle est pourvue d’une porte qui s’ouvre directement sur la place St Martin. Aujourd’hui elle se présente comme sous la forme d’un local vide dont les murs sont occupés par des plaques funéraires, surmontées du côté mur extérieur par un buste placé en transparence sur un oculus, et au dessus de la porte donnant sur l’extérieur d’une plaque rappelant le don perpétuel de la paroisse de cette chapelle à la famille De Wendel en remerciement pour ses bienfaits (1884). Et au sol trois  dalles funéraires.


L’annexion 1870-1919.



Au mur la plaque funéraire de Henri de Wendel porte la mention : « député au Reichstag » (Chambre des députés de l’Empire allemand).  Cette plaque fait mémoire de cette période débutant avec le traité de Versailles 1870 qui mis fin au conflit entre le second empire en France et l’empire allemand.
Celui-ci organisa le partage entre la France et l’Allemagne de la sidérurgie lorraine. A l’époque le département de la Moselle comprenait les arrondissements de Briey et Longwy et le département d la Meurthe ceux de Sarrebourg et Château-Salins.
Le traité amputa la Moselle annexée des cantons de Briey et de Longwy qui furent rattachés à la Meurthe. Ce département prit le nom de Meurthe et Moselle. La Moselle et l’empire allemand reçurent en compensation l’arrondissement de Sarrebourg et Château-Salins.


L’annexion n’empêcha pas les relations commerciales puisque les vitraux de l’église, construite durant l’annexion furent produit à Bar-le-Duc et le buffet de l’orgue à Nancy…





L'opus 100

Les orgues monumentales de l' église

  

L'orgue emblématique Dalstein-Haerpfer 



La facture d’orgues européenne du XIXe siècle est essentiellement dominée par deux grandes figures : Aristide Cavaillé- Coll (1811-1899) et Eberhard Friederich Walker (1794-1872). À Paris, Cavaillé-Coll créa l’esthétique de l’orgue symphonique, qui marqua pendant des décennies tant la facture d’orgues française que les organistes et les compositeurs, tandis qu’à Ludwigsbourg dans le Wurtemberg, Walker renouvela en profondeur et pour de longues années la facture d’orgues allemande.

De ces deux esthétiques parallèles et antagonistes, la manufacture mosellane Dalstein-Haerpfer allait proposer une sorte de synthèse, dont l’orgue de Hayange constitue l’une des plus glorieuses illustrations. En effet, Johann Karl Haerpfer (1835-1920), originaire de Nördlingen, en Bavière, apprit le métier de facteur d’orgues dans trois entreprises de l’école de Walker, d’abord chez Steinmeyer à Öttingen, puis chez Walker lui-même, enfin chez Haas, à Lucerne. Il compléta ensuite sa formation à Paris, effectuant un stage dans les ateliers de Cavaillé-Coll. Là, sur le chantier de reconstruction de l’orgue de Saint-Sulpice, il rencontra Nicolas-Étienne Dalstein (1834-1902), originaire d’Ottonville, en Moselle, qui travaillait comme menuisier et mécanicien chez Cavaillé-Coll. Les deux hommes sympathisèrent  et décidèrent de fonder une entreprise en Lorraine, à Boulay. Fondée en 1863, la manufacture Dalstein-Haerpfer allait exister- de moins sous cette raison sociale- jusqu’en 1921, date à laquelle elle fut reprise par Frédéric Haerpfer, fils de Johann Karl. D’abord confinée aux petites les églises de campagne des environs de Boulay, la maison allait rapidement se développer, érigeant une centaine d’orgues neufs en 30 ans.

Une synthèse de la facture d’orgue européenne.



Si l’on examine la production des ateliers de Boulay,  on y découvre des instruments très marqués par l’esthétique de Walker, tant pour la mécanique interne, notamment les sommiers  à pistons, que pour la tuyauterie et l’harmonie. Visiblement, la direction technique et artistique de l’entreprise était davantage assumée par Haerpfer que par Dalstein, ce dernier se réservant plutôt les relations commerciales, pour lesquelles Haerpfer avait le double handicap d’être allemand et protestant. Néanmoins, dans les grands instruments et notamment dans celui de  Hayange cette prédominance de l’esthétique wurtembergeoise est tempérée par des apports de l’esthétique française, notamment pour ce qui est de la composition du récit expressif, beaucoup plus riche et complet que dans les orgues d’Outre-Rhin. Dans ce sens, on peut se risquer à affirmer qu’un orgue comme celui de Hayange constitue une sorte de synthèse de la facture d’orgue européenne de la fin du 19e siècle.
Dans l’ancienne église de Hayange, il n’y eut d’abord qu’un simple harmonium pour accompagner les chantres. Pour le remplacer, la paroisse commanda en 1868 un premier orgue à la maison Dalstein-Haerpfer pour un prix de 10 000 F. Lors de la construction de la nouvelle église, cet instrument fut remonté dans le nouvel édifice, mais il était manifestement trop petit pour ce lieu, avec ses 21 jeux. Très rapidement, on envisagera son remplacement par un orgue plus important à la mesure du nouvel édifice, d’autant que les Wendel, propriétaires des usines sidérurgiques de Hayange, étaient disposés à participer à l’achat.
C’est pourquoi deux projets d’orgue neuf furent envoyés en 1890 par Dalstein-Haerpfer. Le premier projet qui comptait 42 jeux sur trois claviers et  pédales, dont un récit assez limité. Le second projet, avec 52 jeux était très proche de ce qui fut effectivement réalisé.
 

Troisème projet



1 Grand orgue (56 notes, C-g’’’)
Montre
16
Bourdon
16
Principal
8
Bourdon
8
Flûte majeur
8
Gemshorn
8
Viola di Gamba
8
Quintfloete
5 1/3
Prestant 4
4
Flûte
4
Quinte
2 2/3
Doublette
2
Cornet
5 rangs
Plein-jeu
5-6 rangs
Basson
16
Trompette
8
Clairon
4
2 Positif expressif (56 notes, C-g’’’)
Bourdon
16
Principal
8
Flûte bouchée
8
Flûte amabile
8
Salicional
8
Fugara
8
Octave
4
Flûte harmonique
4
Octave
2
Harminia aetherea
3 rangs
Trompette
8
Clarinette
8
3 Recit expressif (56 notes, C-g’’’)
Quintaton
16
Principal-Violon
8
Bourdon
8
Flûte harmonique
8
Eolienne
8
Voix céleste
8
Flûte octaviante
4
Gemshorn
4
Octavin
2
Fagotte
16
Trompette harm
8
Basson-Hautbois
8
Voix humaine
8
Clairon
4
Pédale (27 notes, C-d’)
Principalbass
16
Violonbass
16
Subbass
16
Quintbass
10 2/3
Octavbass
8
Violoncello
8
Principal
4
Bombarde
16
Trompette
8
Clairon
4
Accouplements II/I, III/I et II/III.
Tirasses I, II, III et tirasse générale
Appel anches I + P, II, III et appel général des anches
4 combinaisons fixes ( Piano, Mezzo-forte, Forte et Tutti).
Pédale de crescendo trémolo III Tonnerre (C-F de la pédale)
Sonnette du souffleur.
 

Le plus grand instrument de Moselle

Achevé à l’automne 1894, le nouvel orgue fut béni le mardi 19 février 1895 à 10 heures du matin, par l’abbé Willeumier, vicaire général à Metz. Il est inauguré le même jour par les organistes Lajeunesse, Heckmann et Albert Kieffer, respectivement titulaires de la cathédrale de Metz, de saint Maximin de Thionville et de Hayange. Du plus grand instrument sorti des ateliers de Boulay, qui est encore aujourd’hui le plus grand orgue de Moselle, les Dalstein-Haerpfer firent un de leurs chefs-d’oeuvre, le baptisant symboliquement de l’Opus-100. Il coûta plus de 43 000 F, dont 8000 F pour le buffet payé par les Wendel ; l’abbé Joseph Neuman, curé de Hayange donna 5000 F et le reste fut payé par la fabrique. Quant à l’ancien instrument, il fut repris par les facteurs et revendu dès 1894 à l’église catholique d’Algrange.

Au fil des ans


Au début du 20e siècle, l’industrie sidérurgique était particulièrement polluante, si bien qu’il fallut envisager un nettoyage dès 1907. Les facteurs Dalstein-Haerpfer en profitèrent pour apporter, en 1908, quelques modifications au buffet, destinées à conférer plus d’ampleur à la sonorité. Une réharmonisation partielle fut également entreprise pour augmenter l’intensité sonore, le tout pour 2125 Marks. En 1910, un ventilateur électrique Meidinger fut livré par la manufacture de Boulay pour 1250,80 Marks.
Le remplacement des tuyaux de façade réquisitionnés en 1917 fut aussitôt envisagé, puisque Mamert Hock, de Sarrelouis envoya un devis dès le 16 juillet 1917, pour des tuyaux en zinc  coûtant 2850 Mark. L’affaire fut réexaminée en 1921 et les devis furent demandés à divers facteurs, bien sûr à Frédéric Haerpfer, mais aussi à G Gutschenritter, de Paris, ou à André Guébel, de  Puttelange. Le conseil de fabrique préférera cependant rester fidèle au constructeur de l’orgue et passa commande à Frédéric Haerpfer. Outre les tuyaux de façade, remis en place le 24 mars 1922, ce dernier porta l’étendue de la pédales de 27 à 30 notes, modifia l’intérieur de la console, recoupa l’Octave basse 8 de pédale en Bourdon 8, transforma le Principal 4 de pédale en Flûte 4, nettoya le buffet et le recouvrit d’une couche de vernis au copal.
Le 27 décembre 1946, la maison Haerpfer-Erman envoya un devis de 241 213 F, prévoyant la remise en peau des quatre gosiers, le replacage des claviers en galalithe, l’ivoire étant introuvable, le replacage du pédalier usé, la réparation des relais du grand orgue et le remplacement de la Clarinette du positif par un Cromorne. Il manquait encore le tuyau de E de la Montre 16, mais Haerpfer n’était alors pas en mesure de fournir les 100 kilos d’étain nécessaires pour le remplacement de ce tuyau. En définitive, ces travaux échappèrent Haerpfer-Ermann, au bénéfice de Joseph Albert, qui remplaça  effectivement la Clarinette par un Cromorne et décala en outre le Gemshorn 4 en Nazard.
La traction pneumatique marquant des signes de fatigue, la maison Haerpfer-Erman envoya en 1967 un devis d’électrification qui resta sans effet, tout comme un second devis daté de 1974.

Olivier Schmitt, Franck_2e_choral

L’histoire d’un relevage

Depuis 1975, l’orgue était muet, le ventilateur électrique n’ayant pas été rebranché lors de la réfection de l’installation électrique de l’édifice. Vingt cinq ans plus tard, le souhait de rendre sa voix à l’instrument s’exprima peu à peu au sein de la paroisse et du conseil de fabrique. En raison de sa grande valeur patrimoniale, la partie instrumentale fut classée par les Monuments Historiques le 16 septembre 1993. Encouragée par cette mesure de classement, la ville de Hayange décida d’entreprendre la restauration de l’orgue : approuvé par la commission supérieure des Monuments Historiques, le programme de travaux consistait à revenir à l’état de 1894, en conservant les tuyaux de façade et les compléments de pédale de 1922. Après un appel d’offres restreint, la restauration a été attribuée à la maison Haerpfer, alors dirigée par Théo Haerpfer, arrière petit-fils de Johann-Karl ; le travail d’harmonie a été confiée à Michel Garnier facteur d’orgue à Acquin (Pas de Calais).
L’un des points les plus délicats de la restauration concernait la traction des notes, construite
selon le système pneumatique tubulaire. Ce procédé technologique, essentiellement utilisé entre 1890 et 1940, est aujourd’hui complètement obsolète et n’est plus jamais utilisé dans la construction d’un instrument neuf. Ses inconvénients par rapport à la traction mécanique réside principalement dans la lenteur de la réponse et dans le coût d’entretien plus élevé, sans compter une fiabilité plus aléatoire, due à la mauvaise de qualité des peaux aujourd’hui disponibles sur le marché, beaucoup moins durables que celles que l’on pouvait acheter il y a 100 ans. Néanmoins, il a été décidé de restaurer l’instrument en conservant sa traction pneumatique d’origine et non en la dotant de la traction électro-pneumatique que d’aucuns appelaient de leurs vœux.
Cette traction pneumatique est non seulement un témoin technologique de première importance, par la qualité de sa réalisation, mais elle peut être considérée comme partie inhérente de l’orgue. L’organiste confronté à l’orgue de Hayange devra tenir compte des contraintes de la traction pneumatique et adapter son jeu à la relative inertie du système, en évitant les notes répétées trop rapides où les ornements trop nerveux. Mais ces contraintes ne sont pas pires que celles auxquelles est confronté un organiste amené à jouer tout autre orgue  historique, notamment un orgue français des 17e ou 18e siècles, avec un pédalier à la française, un ravalement, des claviers plus petits, etc.
Pour retrouver la manière dont on interprétait la musique d’orgue à la fin du XIX siècle, notamment en Allemagne, il très utile d’avoir accès aux instruments de l’époque, bien conservés et bien restaurés, y compris avec les défauts apparents. Enfin, le principe même de la restauration d’un monument historique suppose que l’on se contente de transmettre le patrimoine tel qu’il est parvenu à nous, sans tenter de l’améliorer ou d’en corriger les éventuels défauts. 

L’opus-100 après sa restauration 

(février 1998 – juin 1997)

Buffet style Renaissance.

Le style Renaissance, adapté à celui de l’édifice, la somptueuse boiserie en 16 pieds a été dessinée par l’architecte Claude Jacquemin et réalisée dans les ateliers Klem de Nancy. La façade en chêne verni, assez sombre, a été nettoyée dans le cadre de la restauration de l’instrument. Les parois arrière en sapin étaient localement vermoulues derrière la soufflerie. Les éléments trop abîmés ont été remplacés en copie.
Les quatre statues monumentales, représentant le Roi David et Sainte Cécile au centre et deux anges musiciens aux extrémités, sont en plâtre recouvert d’une peinture faux-bois. Il n’y a pas de plafond au dessus de la tuyauterie du grand orgue et de la pédale.
Lors des travaux de 1908, le meuble a été transformé pour mieux laisser s’échapper le son. La frise placée sous les tuyaux de la plate-face centrale a été supprimée, les quatre panneaux placés derrière les statues ont été déposés et quatre panneaux latéraux à l’étage de la tuyauterie du grand orgue ont été remplacés par du grillage métallique.
Les tuyaux de façade sont en étain, livrés par Frédéric Haerpfer en 1922, avec écussons rapportés en plein cintre et oreilles. Nettoyés et repolis au blanc d’Espagne, ils ont retrouvés tout leur brillant d’origine. Les plus grands tuyaux du compartiment central sont à présent accrochés à une traverse de bois, pour soulager leurs pieds.

Tuyauterie d’origine.

À l’exception des tuyaux de façade, des compléments de pédale, de la Clarinette 8 du Positif et les sept tuyaux du Gemshorn 4 du récit, l’ensemble de la tuyauterie remonte aux origines de l’instrument, confectionné par Dalstein-Haerpfer. Même les jeux d’anches sortent des ateliers de Boulay, contrairement à ceux de l’orgue Dalstein-Haerpfer de Saint-Sébastien de Nancy, qui avaient été commandés chez Zimmermann, à Paris. Les tuyaux sont de belle facture, avec très peu de zinc. Les tuyaux à bouche sont munis d’écussons imprimés, pour la plupart en ogive, avec le nom du jeu gravé sur chaque corps à la pointe sèche. Il n’y a pas de tuyaux poinçonnés. Les lèvres supérieures des jeux flûtés sont systématiquement arquées. La profondeur des dents sur les biseaux est conforme aux habitudes de l’époque, sans excès. Les jeux d’anches sont munis de noyaux anglais, peints en noir à l’intérieur du pied, pour éviter l’oxydation.
La restauration des tuyaux de métal a consisté à les laver à l’eau chaude, les redresser, contrôler les entrailles de timbres et les oreilles, regarnir de papier les calottes mobiles  des tuyaux bouchés, etc. Les tuyaux en bois ont été lavés et traités contre les vers. Les tampons ont été regarnis de peau neuve.

53 jeux – 3207 tuyaux.

Dans le détail, la tuyauterie de l’Opus-100 [ comporte 3207 tuyaux répartis en 53 jeux] ] après récupération et installation d’un élément provenant de l’ancienne Ecole Normale de Montigny-lès-Metz (voir plus loin Clarinette du positif expressif).

Console tournée vers le chœur

Indépendante, tournée vers le chœur, fermée par un couvercle incliné. Clavier en sapin , frontons légèrement biseautés au grand orgue et plus franchement biseautés  aux deux autres claviers. A l’origine, les naturelles été plaquées en ivoire. Plus tard, elles ont été retraitées en matière synthétique blanche. Lors de la restauration, il a été décidé de les replaquer en os, l’importation d’ivoire étant interdite en France. Les  feintes en ébène sont d’origine. Octave : 160 mm (division allemande adoptée par Haerpfer-Dalstein). Pédalier concave en chêne, de Frédéric Haerpfer (1922) avec feintes rehaussées de palissandre. Tirage des jeux par petites touches à accrocher, réparties en gradins de part et d’autres des claviers. Porcelaine ronde au-dessus des petites touches, blanche au grand orgue,  roses au positif, bleues au récit et jaune à la pédale. Quatre porcelaines neuves ont été confectionnés en copie : (Clarinette 8, Gemshorn 4, Octave basse 8t et Principale 4). Accouplements, appels d’anches, tonnerre et trémolo par pédales à accrocher, avec étiquettes colorées sous verre.Combinaisons fixes par boutons poussoirs sous le premier clavier. Appel du souffleur par une petite touche, comme pour les jeux. Expression des deux claviers et crescendo par bascules centrales en bois. Deux cadrans circulaire, l’un pour le remplissage du réservoir et l’autre pour le crescendo. Plaque centrale incrustée de laiton indiquant :
Dalstein& Haerpfer
Facteurs d(orgues Boulay (Lorraine)
Op.100

Transmission pneumatique

Le tirage des notes est pneumatique entre la console et les sommiers, avec pour chaque note un gros soufflet placé à l’aplomb des pistons, qui actionne un pilote relié au rouleau des pistons. Ce système est caractéristique des premiers orgues pneumatiques de Dalstein-Haerpfer, avant que celui –ci n’adopte les sommiers à membranes. Il est relativement simple de conception et d’entretien, même s’il est plus bruyant qu’avec des soufflets individuels. Également caractéristiques des premiers orgues pneumatiques est l’emploi du laiton pour les tubes au lieu du plomb. Ces tubes ont 8 millimètres de diamètre, avec des parois de 0,4 millimètres d’épaisseur. Ils sont assez fortement oxydés aux extrémités. Pour que l’attaque des notes soient simultanée sur les sommiers superposés du grand orgue, ils sont reliés entre eux par des vergettes et non par des tubes pneumatiques.
Le tirage des jeux est entièrement pneumatique avec également des tubes en laiton. La traction pneumatique a été restaurée avec un grand soin. Toutes les peausseries ont été renouvelées et les fuites colmatées.

Diapason d’origine

La à 435 hz, dès l’origine est respectée lors de la dernière restauration.

Nouveau ventilateur pour la soufflerie

Toute alimentation est assurée par deux grands réservoirs à plis compensés, superposés et reliés par des gosiers articulés, placés dans le soubassement, à l’arrière, sous le sommier du positif. Les deux réservoirs et les deux gosiers ont été entièrement remis en peau et en papier, après nettoyage et traitement des tables. La pression est de 108 millimètres de colonne d’eau pour le réservoir d’en bas et de 90 millimètres pour celui dans haut. A l’origine il y avait deux paires de pédales  placées côte à côte derrière le réservoir inférieur, dont une a été supprimée lors de l’installation du ventilateur électrique. Les deux pompes restantes ont été restaurées, bien qu’il ne soit pas possible d’alimenter tout l’orgue avec un seul souffleur. Un ventilateur électrique neuf a été posé derrière l’orgue, protégé par un caisson. Les portevents intérieurs de l’orgue sont en  sapin avec des soufflets anti-secousses qui ont été regarnis, et les postages sont en plomb.

Christian LUTZ
Technicien conseil auprès des Monuments Historiques pour les orgues protégées.



























































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