8 janvier 2017 :
EPIPHANIE, 15 janvier JOURNEE
DU MIGRANT ET DU REFUGIE
Les migrants
d’aujourd’hui sont bien différents, ils ne viennent pas les mains chargées de
cadeaux et décidés à repartir après quelques jours de tourisme. Ils sont des
migrants politiques, demandeurs d’asile ou des migrants économiques cherchant
sur notre vieux continent une vie plus humaine.
Les sages de chez nous
les saluent poliment et leur expliquent pudiquement qu’ils ne peuvent pas
accueillir toute la misère du monde, mais les migrants continuent à frapper à
la porte comme l’ami importun* de la parabole de
Jésus.
Quelques vétérans de
chez nous se souviennent qu’ils ont été eux aussi évacués, réfugiés ou même déportés, heureux
eux aussi d’avoir été accueillis ou même parfois simplement soutenus par un
morceau de pain tendu par-delà une barrière de barbelés.
Tous, en tous cas
beaucoup des migrants gardent l’espoir de pouvoir dire un jour, comme dans la
parabole du jugement dernier : « J’étais étranger, et vous
m’avez accueilli. »**
Et le lecteur assidu de
la Bible se dit :«Le peuple de Dieu n’a-t-il pas toujours été un
peuple de migrants?»***
Pierre BECKER
*Luc XI,5-8 ; **Matthieu XXV,38 ; *** comme Abraham ou les
fils de Jacob en Egypte.
Témoignages de migrants
Depuis notre arrivée, notre situation a beaucoup changé…
« En quittant l’Albanie (où nous étions en danger, sans protection de l’État), nous avons tout perdu : nous avions une maison avec un jardin, et tous les deux un bon travail, nous avions des amis, de la famille…Quand nous sommes arrivés en France avec nos deux enfants, nous n’avions plus rien : les dix premiers jours, nous avons dormi dans la rue, sans toilettes, sans nourriture, avec une valise comme lit pour la petite. Puis, nous avons passé un mois et demi sous la tente. C’était très très dur, surtout pour les enfants ! Mais à Vannes, puis à Brest où nous sommes arrivés très vite, nous avons été beaucoup soutenus et aidés : La Halte et les autres associations, les services sociaux, l’école, les hôpitaux… On ne peut pas décrire tout ce qu’on a fait pour nous. Depuis notre arrivée, notre situation a beaucoup changé, même si ça reste très difficile : nous avons obtenu un permis de séjour et de travail, nous avons appris le français, assez pour nous débrouiller ; nous travaillons tous les deux dans les serres, nous habitons un appartement, notre aînée va au lycée et s’intègre très bien. »
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