dimanche 22 septembre 2019

Faire mémoire pour écrire l'histoire

« Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent » Alors que le risque guette nos sociétés d’être soumises au marché, de ne plus pouvoir elles-mêmes se soustraire à sa loi, le prophète Amos, lu aujourd’hui, vient à point nommé nous rappeler que les premières victimes de la domination du tout marchand sont les plus pauvres, les plus faibles, ceux auxquels on peut tout vendre, jusqu’aux déchets. 

On s’indigne légitimement devant de telles pratiques mais nous savons qu’elles perdurent. Et l’on s’indigne encore davantage devant l’incohérence de vie : comment la stricte observance du sabbat et du repos qu’il impose cohabite-t-elle dans le cœur de l’homme avec l’appât du gain et le dessein de tirer profit du plus faible en le trompant ? Le sabbat ne transforme-t-il pas le cœur de l’homme ?

Le respecter ne sert-il pas à lutter contre la cupidité ? N’y a-t-il pas de lien entre le culte et l’éthique, entre « piété et dignité » ? « Écoute Israël » : le temps du sabbat est un temps à part, ordonné à la mémoire. Parce qu’en faisant mémoire, on raconte l’histoire ; et en narrant l’histoire, on contribue à l’écrire en s’y engageant. On s’en imprègne pour y être fidèle aujourd’hui et inventer demain avec audace. 


Au cœur du sabbat repose la fraternité et l’égale dignité de tous : fils, serviteur, immigré. Faire mémoire ensemble de la libération de l’esclavage engage dans la promesse commune de ne plus jamais « tolérer que les uns se considèrent plus dignes que les autres » (Laudato si’ 90) et qu’ils puissent tirer profit du plus vulnérable. 

Dieu qui est patient nous dévoile notre histoire et attend l’humanité sur le chemin creusé par la mémoire de celui qui s’est donné

Equipe Evangile@Prionsenglise- Marie-Dominique Trébuchet- Peinture Bernadette Lopez - Fribourg

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